J’ai dîné dans l’Orient-Express sans quitter le parvis de l’Institut du monde arabe. Je ne suis pas arrivée à Venise mais que ce voyage était somptueux et délicieux. Avant de monter dans la voiture restaurant Riviera, ouverte uniquement aux personnes qui y dînent, j’ai fait un passage par l’exposition il était une fois l’Orient-Express qui se tiendra jusqu’au 31 août 2014.
Dès l’arrivée sur le parvis, la locomotive nous accueille et ensuite il y a 3 voitures à visiter. Elles illustrent le luxe et le prestige de ce train mythique, trait d’union entre l’Europe et l’Orient au siècle dernier. A l’intérieur de chacune d’entre elles se sont glissés des personnages de la littérature et du cinéma : Sherlock Holmes, Hercule Poirot, James Bond interprété par Sean Connery, Mata-Hari… et bien sûr Agatha Christie. Chaque table évoque un des personnages, le tout dans une mise en scène raffinée. La seule voiture où il n’est pas possible de prendre des photos est celle des cabines qui le jour sont agencées comme un petit salon et le soir sont transformées en chambre avec des lits superposés.
L’exposition se poursuit dans l’Institut du monde arabe. On y retrouve des objets comme de la vaisselle ou de l’argenterie, des meubles, des malles de rêve, des affiches, des documents de voyage… Juste ce qu’il faut pour attendre le service de la voiture restaurant dont le menu est signé Yannick Alleno.
Il est 19h00, c’est l’heure du premier service. A l’intérieur, l’équipe est aux petits soins et nous serons tous placés à notre table où notre nom est marqué. Je vais dîner à la table 9 avec la vue sur le wagon bar décoré par René Lalique. Les 30 personnes sont maintenant placées, le bal des plats peut débuter. Le menu est unique mais il est proposé selon deux formules “Anatolie” ou “Flèche d’or” (le nom de 2 wagons de l’Orient-Express). Le premier comprend l’eau minérale et le second les accords mets et vins pour chaque plat ainsi qu’un apéritif, eau minérale et café.
Les mises en bouche ont donné le ton de ce dîner qui nous emmènera dans différentes contrées, reflet des voyages hors de nos frontières. Je découvre la façon dont Yannick Alleno ré-interprète des plats de cuisine “traditionnelle”. Le style est celui de la gastronomie française, la cuisine est audacieuse, maîtrisée et précise.
Mise en bouche. Une île flottante au caviar qui cache en son coeur une mousse d’oignon, crème anglaise aux petits pois. Elle est accompagné d’un petit pain brioché si bon qu’il a disparu bien vite de mon appareil photo. L’ensemble est délicat, frais, subtilement réveillé par la note iodée du caviar.
L’entrée. Blanc de bar cuit à basse température, bouillon infusé de douces épices. Le voyage nous emmène vers l’Orient avec des arômes de gingembre, il y a de coriandre fraîche, des enokis (ces petits champignons fins et blancs). Léger, fondant, parfumé… Je n’ai pas envie que le plat se termine. C’est trop bon.
Le maître d’hôtel veille sur chaque convive, passe et repasse avec le pain, annonce les plats. Le voyage se poursuit avec élégance et courtoisie. C’est le moment où le plat entre en scène.
Le plat. Boeuf royale, coeur de romaine à la crème acidulée, mousseline de pommes de terre à la truffe. Il s’agit de joue de boeuf enrubannée d’une feuille de poireau surmontée d’une tranche de foie gras rôtie. Ce plat envoie des saveurs intenses et puissantes. Et le chef n’a pas lésiné sur la truffe dans la purée de pommes de terre. La salade donne le change et permet d’attendre le dessert avec gourmandise.
Le dessert. Emotion aux deux fraises, sorbet litchi. Je croyais que je n’avais plus faim, je me trompais. J’ai réellement adoré ce dessert qui a conclut ce repas de façon éclatante, légère et rafraîchissante. Le sablé est à la noix de coco, il y a de la fraise gariguette et de fraise des bois. Le sorbet au litchi et la gelée aux fruits rouges ne forment qu’un. C’est un très bel accord.
Voilà, le dîner est à présent terminé. Le café est servi dans la voiture restaurant ou la voiture bar décorée par René Lalique. Les convives prennent encore un peu le temps de rêver et je fais de même avant de repartir sur le bitume parisien. Cela restera un très grand souvenir.
Restaurant éphémère Orient-Express, menu signé par Yannick Alleno
Réservations sur le site de Yannick Alleno. La réservation se fait uniquement en ligne.
Le restaurant est ouvert du mardi au samedi avec deux services, 19h00 et 21h30.
Miam ! Que des bonnes choses !
Sybille
Miam que des bonnes choses !
Sybille
Un vieux reve ca, diner dans l'Orient Express (bon evidemment, je prefererais qu'il roule, mais quelle luxe quand meme)
le rêve !
Merci pour cette très belle description qui traduit parfaitement la magie de ce voyage que j'ai eu le bonheur d'effectuer il y a quelques jours avec des amis. Nous avions choisi le service de 21h30 et la nuit effaçant les signes de modernité du décor extérieur, la magie s'en trouvait renforcée. Amoureux des costumes historiques, nous étions venus habillés en style Belle Epoque et nous avons vécu un véritable rêve. Même si le site du restaurant éphémère indique que les réservations sont complètes, n'hésitez pas à téléphoner car il y a apparemment des désistements de dernière minute qui libèrent des places.
Alors bon voyage! On ne vit qu'une fois!